Jacopo Comin dit le Tintoret (Venise 1518, Venise 1594)
Jacopo Comin a reçu le surnom de « Tintoretto » (Tintoret) en raison de son père qui était un teinturier (tintore en italien). Il a passé toute sa vie à Venise. Sa formation artistique a eu lieu dans les années qui ont vu la renommée de Titien, et qui intégraient les résultats des écoles de peinture romaines et toscanes. Une période d’un siècle qui a vu la naissance de Paul Véronèse.
Le Tintoret et la Scuola Grande di San Marco
En 1548, le Tintoret réalise le spectaculaire « Miracle de l’esclave » pour la Scuola Grande di San Marco, une peinture qui lui a valu une grande renommée dans la ville. Entre 1562 et 1566 pour la même école, il a également peint trois toiles avec des épisodes de la vie du saint, y compris le spectaculaire « Enlèvement du corps de saint Marc » (ses oeuvres se trouvent à Venise, Gallerie dell’Accademia).
Scuola Grande de San Rocco et Palazzo Ducale
Dans les années suivantes, il peint des toiles de vastes surfaces, comme la « Crucifixion » dans la Salle dell’Albergo de la Scuola Grande de San Rocco. Entre 1574 et 1577 il est engagé pour la prestigieuse commission de la décoration des salles du Palazzo Ducale, réalisée en grande partie par son grand atelier. Dans ces années, il se consacre également aux grandes toiles de la Salle supérieure et de la Salle du rez-de-chaussée de la Scuola Grande de San Rocco. Les sujets, représentant les « Histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament », déclarent une préférence marquée pour les événements miraculeux spectaculaires. Dans la Salle du rez-de-chaussée, les « Histoires de la Vierge » montrent le Tintoret orienté vers des compositions plus paisibles avec de grands horizons de paysage.
La renommée du Tintoret
Parmi les œuvres exécutées dans ses dernières années, « La Cène » de l’église de San Giorgio Maggiore à Venise le présente comme un peintre capable de scènes presque visionnaires, d’une intensité exceptionnelle. La notoriété de l’artiste est attestée par la succession de demandes d’œuvres publiques et privées, de peintures à sujets religieux et profanes, telles que «Ariane, Vénus et Bacchus» (Venise, Palazzo Ducale). Même son activité de portraitiste aura un grand succes. En fait, il a créé des portraits mémorables, d’interprétation psychologique intense, comme le « Portrait d’un jeune homme » de la Pinacothèque de Brera, le « Portrait du procurateur Jacopo Soranzo » (Gallerie dell’Accademia de Venise) et le « Portrait d’Alvise Cornaro » (Florence, Galleria Palatina).