Delta du Pô Italie du Nord, dans les régions d’Émilie-Romagne et de la Vénétie. Entre la mer Adriatique et la vallée du Pô, un patrimoine mondial de l'Unesco

Un vaste triangle entre la plaine et la mer Adriatique

Terres d’eau

Le delta du Pô d’Émilie-Romagne c’est le vaste triangle entre la plaine et la mer Adriatique, au Nord-Est de l’Italie. Construit dans des milliers d’années par les sédiments déposés par les branches les plus au Sud du fleuve et de ses affluents Apennins et alpins. Donc, il s’ouvre en éventail à l’Est de Ferrare. En outre, il est délimité au Nord par le Pô de Goro et à l’Est et Sud-Est par la côte de Ferrare et de Ravenne. Celui du delta du Pô est un paysage où la terre et l’eau se mêlent, se confondent et s’entrecroisent continuellement.

Un environnement en constante évolution

Ce sont des terres d’eau, le résultat d’un comblement naturel et, plus souvent, de changements délibérés. Comme aussi des eaux de la terre, les marais où le fleuve se disperse et s’échoue. En plus, les lagunes peu profondes où la mer reste emprisonnée et s’évapore. Le résultat est un environnement qui change. En fait, le delta du Pô tel que nous le voyons aujourd’hui est profondément différent de ce qu’il était hier. Donc demain il sera encore différent. Et cette évolution se déroule beaucoup plus vite que celle des autres paysages.

L’immensité du delta du Pô

Déjà parler du delta de l’Émilie-Romagne est restrictif et un peu arbitraire. Le soi-disant delta de Ferrare et Ravenne n’est, tout d’abord, qu’une partie. Parce que c’est le plus au Sud de la grande formation du delta du fleuve Pô. D’un autre côté, il reste le souvenir de quelque chose qui n’existe plus. Parce qu’il embrasse un territoire qui s’étend jusqu’aux salines de Cervia. C’est le résultat de l’époque (il y a environ 2000 ans) où la branche principale du Pô se jetait dans la mer, juste au Nord de l’actuelle Ravenne.

Le littoral

Toute l’histoire du delta du Pô, d’ailleurs, est mouvementée. Il y a 3000 ans, le grand triangle qui s’étend vers la mer entre Chioggia (en Vénétie) et les Lidi Ferraresi n’existait pas. En fait, la côte était à environ quinze kilomètres plus à l’Ouest. Pour atteindre la mer, le Pô devait ouvrir la voie à travers l’énorme quantité de sédiments qu’il transportait dans la plaine du Nord de l’Italie. Comme résultat, de nouvelles branches étaient créés continuellement.

L’homme et la nature

Parfois, des crues titanesques rompaient les berges naturelles et remaniaient profondément les cartes en ravageant le réseau des rivières et la mosaïque des eaux et des terres émergeantes. À un moment donné, dans ce processus grandiose, l’homme commence à rivaliser avec la nature. En fait, il endigue et détourne les rivières, il tarit les étangs pour les transformer en terres cultivables. Ainsi que les marais et les lagunes modélisés pour exploiter les ressources en poissons et en sel.

Venise et le nouveau cours du Pô

En définitive, c’est un processus lent mais constant et parfois marqué par des événements radicaux. Comme en 1604, quand une menace sérieuse affecte les intérêts du pouvoir maritime de Venise. En fait, les sédiments, portés par le Pô, comblaient la lagune. En conséquence, les Vénitiens ont construit le fameux « taglio di Porto Viro » (coupe de Porto Viro), un canal qui a détourné le fleuve principal du Pô au Sud. En outre, ils ont fermé toutes les branches fluviales allant vers le Nord. En conclusion, une intervention qui a profondément transformé l’hydrographie de l’ensemble du delta du Pô.

Le grand assainissement

Un autre facteur de transformation profond était le «grand assainissement». Un changement qui affecta toute la partie orientale de la vallée du Pô, entre l’Émilie-Romagne et la Vénétie. En particulier, en Émilie-Romagne, il eut son centre, d’abord dans le grand assainissement de la région de Ferrare à la fin du XIXe siècle. Et ensuite, dans celle de la vallée de Mezzano, entre 1964 et 1984. Ce fut un événement épique, grâce à l’invention de la machine à vapeur, appliquée aux puissants dispositifs de pompage des eaux.

Un processus de transformation

Donc, nous avons un important processus de réforme agraire. En particulier, la nécessité de donner une issue aux grandes tensions sociales en créant des emplois et en transformant les travailleurs agricoles sans terre en petits propriétaires. Ainsi que la sauvegarde de la santé liée à la lutte contre le paludisme endémique et virulent dans ces immenses marécages. Une fois de plus, le visage du delta du Pô a été profondément modifié.

Le territoir

En conclusion, la transformation est une mosaïque d’uniformité presque oppressive. Un territoir divisé à carreaux par les lignes perpendiculaires des canaux de drainage. Ainsi que par les routes agricoles et les rangées de plantes. En plus, marqué par les maisons de la réforme et les ouvrages hydrauliques. En conséquence, le delta des étangs, des méandres, des roselières, et des boisement hygrophile a été relégué aux marges. À l’exception des vallées de pêche et des réserves de chasse.

Le delta du Pô, un écosystème à sauver

Aujourd’hui, cependant, la création du parc régional restaure la dignité de l’environnement. En fait, il reconnaît la valeur présente et future des eaux dormantes et des marécages, ainsi que leurs plantes et leurs animaux. En conséquence, l’Union européenne soutient les projets de reconstruire les prairies inondées et de recréer les zones humides. Peut-être même dans ces terres de assénissement qui sont entrain de désertifier. En raison de l’excès d’engrais et de la salinisation de la nappe phréatique.

Delta du Pô, observation des oiseaux, en Italie du Nord, le long des côtes de l'Émilie-Romagne et de la Vénétie

Delta du Pô Patrimoine Mondial de l'Unesco

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