Orvieto, région de l'Ombrie située dans le centre de l'Italie.
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Ombrie, le cœur vert de l’Italie

Population indigène et ancienne, les Ombriens étaient établis dans l’Ombrie actuelle dans la région à l’est du Tibre. Tandis qu’à l’ouest se trouvaient les villes de Pérouse et d’Orvieto, qui, incorporées dans la culture étrusque, avaient des relations fréquentes avec les ports de la côte tyrrhénienne et donc avec toute la région de la Méditerranée. D’origine indo-européenne, les Ombriens avaient leur propre centre religieux et politique à Gubbio. Cette ville, depuis la préhistoire, était un point de connexion important avec les traversées des Apennins vers la mer Adriatique.

À l’époque romaine

En 295 avant JC, au centre de l’Italie, l’Empire romain conquiert les territoires étrusques et ombriens, les réunissant en un seul domaine. Et c’est à l’époque romaine que le terme « Ombrie », utilisé pour marquer la zone suivant l’axe de la Flaminia, apparait. Dans la division en régions de l’Italie par l’empereur romain Auguste, le nom d’Ombrie est attribué à la « Regio VI » (Ombrie et Ager Gallicus). C’est le territoire qui s’étend de la rive gauche du Tibre à la mer Adriatique. Tandis que la « Regio VII » augustea (l’Etrurie) s’étendait de la rive droite du Tibre, y compris Pérouse et toutes les autres villes de l’Ombrie à droite du fleuve.

Voie Flaminienne (Via Flaminia)

À partir de 220 avant JC, la Via Flaminia commence à être construite, un axe routier destiné à relier Rome à Rimini, donnant à l’Ombrie une immense importance stratégique. Cette nouvelle route permet de rejoindre facilement la mer Adriatique et toutes les régions du nord comme l’Émilie-Romagne et la Vénétie. Le long du chemin, de nouvelles zones urbaines se forment et de vastes travaux de remise en état des plaines commencent par la construction de nouvelles routes. Et en plus, une vaste colonisation et une centuriation dessinent tout le territoire avec le Tibre comme centre de cette transformation.

La chute de l’Empire Romain d’Occident

Après la chute de l’Empire Romain d’Occident en 476, les invasions barbares et les luttes qui s’ensuivirent entre les Byzantins, les Lombards et les pontifes provoquent une profonde crise sur le territoire. Le marais est endémique dans les zones plates, le réseau routier et le système urbain sont en crise. De plus, les plaines fertiles sont abandonnées et la population se rassemble au sommet des collines et des montagnes.

La religion chrétienne

Depuis la première moitié du IVe siècle, la religion chrétienne s’établit et se propage rapidement en Ombrie grâce aux deux principales voies romaines : la Via Flaminia et la Via Amerina. Le premier témoignage du monachisme est daté de 528 et fait référence à Isaac. Un ermite d’origine syrienne qui passe sa vie dans un ermite à Monteluco. De là est née l’extraordinaire tradition religieuse et monastique de l’Ombrie qui devait culminer avec saint François, près d’un millénaire plus tard.

Saint Benoît

Saint Benoît naît à Norcia en 480, quelques années après la chute de l’Empire Romain d’Occident. Vers la fin de 520, il s’installe à Cassino où il fonde le monastère de Monte Cassino. En 534, il compose sa Règle qui, avec l’ordre monastique, aura une importance incalculable pour assurer la survie de la culture occidentale dans la tourmente suivie de la chute de Rome. La règle vise à amener les hommes à un amour parfait de Dieu par une combinaison de prière, d’étude et de travail. Assurant ainsi que d’innombrables moines travaillent tranquillement, étudient et préservent des aspects de l’apprentissage qui auraient autrement pu disparaitre.

L’État pontifical depuis 800

Avec la bénédiction du pape, dans la seconde moitié du 700, les Lombards et les Byzantins sont vaincus par les Francs. Et en 800, Charlemagne est couronné par le pape empereur du Saint-Empire romain. En retour, l’État pontifical reçoit de vastes territoires à intégrer à son contrôle. Malheureusement, à la mort de Charlemagne, l’harmonie entre la papauté et l’empire disparaît. Les divisions entre ses successeurs et leurs préoccupations dans le nord de l’Europe laissent une grande partie de l’Italie en proie aux invasions et aux conflits. L’État papal s’affaiblit en raison des revendications de puissantes familles rivales. Sans aucune autorité centrale, il ne passe pas longtemps pour que tout le pays retourne au chaos.

Villes fortifiées

Au cours de cette nouvelle crise, entre le Xe et le XIe siècle, de nouveaux établissements humains se forment au sommet de collines et de montagnes avec des villes fortifiées, favorisées par la particularité de la région. C’est ainsi que naît un réseau de chemins en terre battue et de pistes muletières. En plus des châteaux et des villes fortifiées, des monastères de différents ordres sont établis sur tout le territoire de l’Ombrie, favorisant la renaissance des villes, des marchés et des relations d’échange. Et grâce au travail de sites comme Pérouse et Foligno, favorisés par leur position géographique, l’Ombrie assume une fonction primordiale de carrefour pour la circulation des grands échanges, des hommes et des cultures. Et c’est à Foligno que le dernier empereur du saint Empire romain passera ses trois premières années : Frédéric II.

L’âge des communes et la spiritualité

En 1182, François naît à Assise, fondateur de l’ordre franciscain et reconnu comme l’un des initiateurs de la tradition littéraire italienne. Il vit dans un paysage qui est une invitation permanente à la méditation et à la prière. Après sa mort en 1226, la basilique a été construite où s’expriment les tendances les plus audacieuses du gothique italien. À l’intérieur, la révolution des arts figuratifs s’opère avec Cimabue, Giotto, Simone Martini et Pietro Lorenzetti. Au XIIIe siècle, des œuvres mémorables sont réalisées dans toute la région.

Le nouveau déclin

Au milieu du 14e siècle, les principaux centres de l’Ombrie subissent une chute importante dans le contexte des marchés internationaux. À partir du milieu de 1300, la peste noire éclate, suivie des dommages causés par les tremblements de terre. Les contrastes entre pouvoirs municipaux et autorités papales sont accentués, ainsi qu’entre la riche bourgeoisie et le petit peuple. Par conséquent, dans la seconde moitié de 1300, l’autorité papale érige au sommet des villes de grandes et puissantes forteresses qui marquent la fin des libertés municipales. Entre la seconde moitié de 1300 et la première moitié de 1400 vient la période des seigneuries qui conduisent la région à un scénario de guerre. Comme résultat, les grands groupes bancaires et marchands abandonnent ce territoire, conduisant l’économie et la société à un appauvrissement dramatique.

Sous le pouvoir papal

Au 16ème siècle, le pouvoir papal est finalement établi en Ombrie. L’histoire de cette région fait partie de l’histoire plus large de l’État de l’Église qui s’étend de Rome à Ferrare. Bien que la vie économique et civile de l’Ombrie décline considérablement sous l’État de l’Église, son espace sera encore parcouru pendant des siècles par les voyageurs, les soldats et les pèlerins.

L’Ombrie aujourd’hui

L’Ombrie est la seule région enclavée de la péninsule italienne. Le terrain est plus doux, mais les Apennins longent la frontière orientale, où, dans les montagnes Sibillini, le Monte Vettore atteint 2476 mt juste au-dessus de la frontière avec les Marches. Pérouse a une production concernant la nourriture et les vêtements, et des usines parsèment la vallée entre Pérouse et Spolète. Mais les principales industries sont au sud, autour de Terni. L’artisanat traditionnel est également important, en particulier la poterie.

Carte de l’Ombrie