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La centuriation de l’Empire Romain, chef-d’œuvre d’ingénierie

Centuriation romaine, qu’est-ce que c’est et comment était la gestion de l’utilisation? Eh bien, la terre est l’un des «monuments» les plus importants de la période romaine. Et là on s’occupe de la division de la terre en réseaux réguliers qui sont bien évidents dans la campagne. Ce sont le témoignage du premier plan de gestion du territoire sur de vastes étendues de la plaine du Pô, au nord de l’Italie.

Les vues aériennes

L’homme trace sur le terrain des dessins simmetriques qui ressemblent à une sorte d’échiquier. En regardant les images aériennes, nous percevons l’échelle. Ces vues d’en haut sont aussi la seule façon dont nous pouvons voir plusieurs d’autres signes enfouis. Sûrement dans ces territoires affectés par les changements hydrographiques et de l’environnement à partir de la chute de l’Empire Romain. Un événement continué de la période médiévale jusqu’à nos jours.

La subdivision du terrain

La division de la terre en grilles est la centuriation (délimitée par les centuriae), et elle est caractérisée par des blocs carrés. Donc, ces grilles modulaires fournissaient un instrument utile non seulement pour la distribution des champs, mais aussi pour leurs colonisations. Et en plus pour l’attribution des terres aux Vétérans de la légion romaine. Ainsi que pour la défense du territoire. Le système favorisait aussi la création d’un réseau dense de voies navigables artificielles, surtout pour l’irrigation et le drainage des champs. Ce modèle de gestion des terres a joué un rôle clé dans le processus de l’expansion romaine. En fait, il caractérise les terres agricoles des territoires conquis.

Le Cardo Maximus et le Decumanus Maximus

Tout d’abord, la centuriation de l’Empire romain était établie le long des axes des deux routes principales: le Cardo Maximus et le Decumanus Maximus. La centurie est le module de la division des terres. Ainsi appelé parce qu’elle était composée de cent petites pièces, dont chacun connu sous le nom de hérédium. Il y avait aussi une subdivision supplémentaire de l’hérédium en actus quadratus et iugerum. Une centurie carré était vingt actus long (710 mètres). Il s’agit donc d’une cinquantaine d’hectares. En fait, des traces claires de centurie se trouvent dans plusieurs endroits de l’Empire romain. Également à l’extérieur de la péninsule italienne, quelques exemples sont dans la vallée du Rhône et en Afrique du Nord.

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Ager Centuriatus Centuriation romaine

Le schéma typique d’une centuriation romaine

Les Romains ont adopté de nombreux systèmes pour avoir une structure stable des terres agricoles, et même des zones urbaines. En fait, les plans et les variables des paramètres dépendaient des raisons économiques et juridiques. Et aussi par rapport aux différentes périodes et lieux où ils ont été faits. Le schéma de la centuriation de l’Empire romain adopté dans le nord de l’Italie est le classique et répandu « ager centuriatus« .

De l’Umbelicus

Tout d’abord, ils trouvaient le centre de la ville (« Umbelicus« ), et d’ici ils traçaient deux axes perpendiculaires. Dans le détail, le premier de l’Est à l’Ouest appelé Decumanus Maximus, et le deuxième du Sud au Nord appelé Cardo Maximus. Ainsi délimitée la ville, ces deux routes principales continuaient à travers le territoire environnant. Donc elles passaient par les quatre portes construites avec les murs autour de la ville elle-même. Ensuite, l’arpenteur se tenait sur le « Umbelicus » de la ville et, face à l’Ouest, il appelait Ultra (ci-après) la partie du territoire qu’il avait devant lui. Citra (ci-avant) la partie qu’il avait derrière lui. Dextra ce qui était à sa droite et finalement Sinistra ce qui était à sa gauche.

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Centurie romaine Heredia et Jugerum

La Centurie

Ensuite, ils traçaient les Cardo et Decumanus secondaires aux côtés des deux axes principaux. Également appelées limites quintarii, elles étaient à un intervalle de 100 actus (environ 3,5 km). Et la division du territoire en ces grandes surfaces carrées étaient appelées saltus. Toujours le long des Cardo et Decumanus secondaires déjà dessinés, ils traçaient d’autres lignes parallèles au réseau routier. D’où ces nouvelles lignes étaient à une distance de 20 actus (710,40 m). Comme résultat, ils divisaient le territoire en zones carrées, appelées centurie. Le Decumanus Maximus était normalement de 40 pieds de large (11,84 m) et le Cardo Maximus de 20 pieds (5,92 m). Les limites quintarii étaient de 12 pieds (3,55 m) et les routes restantes de 8 pieds (2,37 m).

La subdivision de la Centurie

C’est juste à la fin du travail sur le réseau routier que la vraie parcelle du terrain commencera. Donc, ils divisaient chaque Centurie en lignes parallèles le long des cardo et des decumanus. Sur une distance de 2 actus chaqune (71,04 m). Ceux-ci bordaient les sections carrées appelées Heredia avec une superficie d’environ 0,5 hectares. En conclusion, dans la Centurie on trouvait 100 Heredia (Centuria = centum Heredia). Il y a aussi une subdivision de chaque « Heredium » en deux parties, en suivant la direction Sud-Nord. Et enfin, ces lignes délimitaient la plus petite unité du sol, le jugerum ou jugère. Du mot jugum, quantité de terre qui pouvait être labourée en une journée par une paire de bœufs. C’est le champ romain primitif, avec une superficie de 2523 mètres carrés.

Le schéma de la centuriation de l’Empire romain que nous venons de décrire peut paraître trop rigide et abstrait. Mais il répondait, de manière presque parfaite, à une série d’importants besoins d’ordre pratique: politiques, stratégiques, administratives et fiscales. Ainsi que sur les profils agricoles et sociaux.

La Via Aemilia, le Decumanus Maximus

Aujuord’hui, un decumanus maximus est l’une des routes les plus importantes du Nord Est de l’Italie au sud du fleuve Pô. La route est la Via Aemilia, et la région est l’Émilie Romagne. Donc, cette voie principale relie les villes de Rimini et Plaisance en marquant une ligne droite de l’Est à l’Ouest. Et aussi, le long de la Via Aemilia, les Romains ont fondé d’importantes villes d’art de la région. Avec Rimini, nous avons Forlì Césène, Imola et Bologne. Ainsi que les villes de Modène, Reggio d’Émilie et Parme. La ville de Plaisance reste la fin de ce Decumanus Maximus. Et même dans cette région la centuriation de l’Empire romain existe jusqu’à nos jours.

La centuriation de l’Empire romain au nord-est de Padoue

Et maintenant, voyons une zone qui préserve la centuriation de l’Empire romain jusqu’à notre époque. Dans le détail, nous sommes dans le Nord-Est de l’Italie, dans la région de la Vénétie. En particulier, dans le Nord-Est de Padoue, une des villes d’art les plus importantes d’Italie. Donc, cette ville (Patavium) était déjà une colonie romaine. Et il y avait déjà une culture intensive autour de ce territoire. Pour cette raison, le centre de la ville (Umbilicus Urbis) ne pouvait pas coïncider avec la terre environnante (Umbilicus Agri). En conséquence, ils ont déplacé l’Ombilicus hors de la ville. Surtout, dans une position aussi barycentrique que possible à la zone de la centuriation. Donc liée avec le Cardo Maximus de la Centurie elle-même.

Les cardo et decumanus inclinés

En fait, l’endroit tombe dans le village de St Giorgio delle Pertiche. Ici nous trouvons deux routes romaines importantes. L’ancienne Via Aurelia comme Cardo Maximus et la Via Desman, comme le Decumanus Maximus. Les Decumanus sont inclinés, par rapport à la direction idéale Est-Ouest, d’environ 14,5°. Une solution pour suivre les pentes du point le plus élevé du terrain et favoriser le drainage de l’eau. Et aussi pour assurer la durabilité et l’intégrité des travaux. De même que les cardo inclinés de la même valeur de la direction idéale Nord-Sud. Et cela permettait aux sols cultivés de recevoir la meilleure distribution de la lumière du soleil.

Le réseau des eaux

Au delà des routes, ils ont également réglementé et développé le réseau des eaux. Ce qui est indispensable pour la maintenance des travaux déjà réalisés, ainsi que pour la normale pratique agricole.

La structure interne des centuriations

Dans ce paysage, la structure interne de la centurie diffère de la structure idéale. Parce qu’elles ne sont pas dix, mais huit bandes transversales avec une largeur de 2,5 actus chaqune (88,80 m). Les lignes transversales qui les divisent en quatre parties sont généralement constituées de fossés. La plupart du temps, nous trouvons des saules le long des fossés. Et en plus, les tourniéres sont sur les deux côtés. En regardant les champs, d’autres lignes sont entre les précédentes. En fait, elles subdivisent la Centurie de manière transversale. elles consistent de petits fossés qui servent également au drainage des eaux pluviales.

La direction Sud-Nord

La détermination des bandes longitudinales se présente plus difficile. Parce que les lignes de direction Sud-Nord ont subi dans le passé une altération beaucoup plus grande que les lignes transversales. Cependant, l’hypothèse la plus fiable est qu’ils ont divisé la Centurie en 20 bandes longitudinales. La largeur de 1 actus (35,52 m), puis en 160 parcelles avec une surface de 1,25 jugerum (3154 m²). Les lignes longitudinales qui divisent la Centurie en quatre parties égales sont généralement des fossés bordés d’arbres (aulne, chêne rouvre, platane, peuplier, érable, …). Tandis que les autres lignes qui délimitent les champs, toujours dans la direction Sud-Nord, sont constituées de peutits fossés et de rangs de vignes («plantées»).

La pente convexe

Les champs ont une caractéristique pente convexe transversale. Très utile pour la culture du territoire en considération. Qui se présente en grande partie de sols sablo-limoneux et argileux de drainage difficile. En effet, le terrain garantit la disponibilité d’un véritable matelas de sol qui, pour une profondeur de 30-40 cm, peut absorber les précipitations atmosphériques jusqu’à 50% de leur volume. Et il permet avec son inclinaison l’écoulement régulier de l’eau.

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Dessin axonométrique d’une partie le la centuriation romaine

Axonométrie d’une partie de la Centuria (voir photo)

Le dessin donne une image de la façon dont le paysage typique de la Centurie devait apparaître à l’origine dans la province de Padoue, en Vénétie. Comme on peut noter, il est caractérisé par une succession régulière de champs limités par des plantes, des tourniéres et des fossés bordés d’arbres.

Le musée de la Centuriation romaine

Un intéressant musée de la Centuriation romaine a été installé au centre civique de Borgoricco, un bâtiment du célèbre architecte italien du XXe siècle Aldo Rossi. Il est situé dans une centuriation romaine dont une grande partie du territoire nord-est de Padoue est caractérisée. Depuis 2009, ce riche témoignage est accessible au public grâce à la directrice scientifique Dr Silvia Cipriano et à la responsable de la culture de la municipalité de Borgoricco, Mme Vanna Agostini.

Une grande partie des informations et des images présentées dans ce blog ont été trouvées dans le livre italien intitulé « La Centuriazione Compiuta » de l’ingénieur Loris Vedovato et de l’architecte Marino Zancanella (bibliothèque municipale de Santa Maria di Sala – août 1981).

Daniel Tesfamikael project manager Sightseeing in Italy, day excursion, art cities, outdoor activities, professional driverDe Daniel Tesfamikael

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