Qui était Frédéric II?
Frédéric II était le fils de l’empereur Henri VI de la dynastie des Hohenstaufen et de Constance d’Altavilla, fille de Roger II de Sicile, fondateur de la monarchie normande de l’Italie du Sud. Frédéric est né à Jesi, une ville de la province d’Ancône dans Les Marches, le 26 décembre 1194 (le lendemain de Noël). Il passe ses premières années en Ombrie, à Foligno, non loin d’Assise, en province de Pérouse, où il reste jusqu’à l’âge de 3 ans. Et c’est à Foligno qu’il est baptisé en recevant le nom des deux grands-parents: Frédéric, comme Barberousse, et Roger, fondateur de la monarchie normande. C’est au cours de cet événement qu’Henri VI voit son fils pour la dernière fois. En effet, l’empereur meurt en septembre 1197 en Sicile en cherchant de réprimer la énième révolte de la noblesse locale. Le jeune Frédéric est donc emmené en Sicile où sa mère Constance l’attendait.
L’enfance de Frédéric à Palerme
Pour quinze ans, jusqu’en 1212, il vit en Sicile normande, une terre où quatre communautés différentes de religion, de langue et de culture ont pu coexister sans trop de frictions: les musulmans, les juifs, les chrétiens latins et grecs. Une harmonie entre les communautés qui ont fait de Palerme une ville d’une extraordinaire vivacité culturelle et intellectuelle. Et c’est avec ces communautés que le jeune Frédéric se nourrit de l’éclectisme culturel de la capitale normande. Ses connaissances linguistiques remontent au séjour de Palerme; Il parlait couramment l’allemand et l’italien, et il maîtrisait bien le latin, le grec et l’arabe.
Sa croissance intellectuelle
Dans la ville, il n’y avait pas de pénurie d’intellectuels capables d’initier Frédéric, ainsi qu’aux techniques fondamentales pour son activité future, au goût des spéculations philosophiques et scientifiques. Cultivée tout le long de sa vie, cette connaissance distingue fortement la personnalité de l’empereur souabe par rapport aux autres souverains de son temps. Malheureusement, la mère meurt un peu plus d’un an après son arrivé en Sicile. Il était donc seul pendant les désordres qui écaltaient dans l’Italie normande à la mort d’un prince.
L’héritier légitime du royaume
Fils de Henri VI et de Constance, Frédéric II était l’héritier légitime du royaume fondé par son grand-père Roger II et reconnu par le pape. Donc, personne n’osait défier son droit à la couronne dans le royaume. Et à partir de 1208, le pape soutient Frédéric pour récupérer les droits usurpés pendant sa minorité. Donc, en 1208, l’année de son quatorzième anniversaire, Frédéric se proclame adulte et entame un exploit qui l’engage pour plus de vingt ans: la récupération de tous les droits et avoirs de la monarchie normande.
Otton IV et la couronne du Saint-Empire romain
Pendant ce temps, en 1209, le pape Innocent III couronne le Saxon Otton IV de Brunswick empereur du Saint-Empire romain germanique. Mais juste couronné, Otton change radicalement la politique en niant la reconnaissance des droits du pape sur les terres de l’Italie centrale. En conséquence, il est déposé et excommunié par le pape en 1210. Otton IV commence les préparatifs pour la conquête de l’Italie du sud en obtenant le consentement de nombreux seigneurs et villes de la région. À moitié 1211, la situation de Frédéric semble désespérée, mais l’intervention du roi de France, Philippe II Auguste, renverse le danger au détriment d’Otton. Il décide donc de renoncer à l’invasion de la Sicile pour rétablir l’ordre à l’Empire en raison de la rébellion des princes allemands soutenants la maison de Hohenstaufen. Et aussi pour réprimer le soulèvement de nombreuses villes du nord de l’Italie.
Frédéric II Empereur du Saint Empire Romain
En 1211, à moins de 18 ans, Frédéric quitte la Sicile pour rejoindre Rome où le pape Innocent III le proclame empereur du Saint-Empire romain germanique. Il va donc en Allemagne pour obtenir l’autorité impériale que lui confèrent les princes. Avec l’aide du roi de France Philippe Auguste, Otton IV est déposé, et Frédéric obtient l’accession d’un nombre croissant de seigneurs féodaux et de villes allemandes. Il est couronné empereur avec toutes les solennités du rite à Aix-la-Chapelle, l’ancienne capitale carolingienne. En 1218, Frédéric II devient le souverain incontesté du Royaume de Sicile et du Saint Empire Romain, auquel il est couronné par le pape Honorius III à Rome le 22 novembre 1220.
Le royaume de Sicile
Après 8 ans en Allemagne, en 1220, Frédéric II retourne en Italie où il reste presque toute sa vie. Il établit son royaume en Sicile, une île bien connue pour sa richesse économique et culturelle. Un territoire qui a connu une vivacité culturelle d’une société où la cohabitation et les relations entre les différentes communautés religieuses ont créé les conditions d’une intense floraison artistique et intellectuelle.
La restauration du pouvoir de la monarchie
Immédiatement après le couronnement, Frédéric II commence à travailler sur son règne afin de restaurer les prérogatives de la monarchie. Parmi les différentes lois promulguées, trois grands ensembles de réformes ont contribué à créer un nouveau modèle d’État qui place la vie publique sous le contrôle du souverain. En première intervention, il frappe les barons en réglementant le système féodal de manière à le soumettre totalement à l’autorité royale. Il améliore et étend le système de fortification en accordant une attention particulière à l’entretien et à l’équipement des châteaux du royaume.
Les musulmans
Avec les Barons, Frédéric frappe les musulmans de Sicile avec une dure répression. Cette persécution n’a pas lieu pour des raisons religieuses mais politiques. En effet, cette communauté regroupée principalement dans la partie orientale de l’île constituait une région autonome en rébellion ouverte contre la monarchie. Cet affrontement se termine par la déportation massive de musulmans survivants dans les Pouilles. Depuis 1223, ils occupent Lucera, une ancienne colonie byzantine dans la province de Foggia. Frédéric leur donne la faculté de conserver leur religion et de vivre selon leurs coutumes
La construction d’un nouveau modèle d’État
La deuxième intervention fut achevée en 1231 avec la promulgation de l’un des monuments législatifs les plus grandioses du Moyen Âge: le Liber Augustalis, les Constitutions de Melfi (une ville de la Basilicate). Pour Frédéric, l’autorité du souverain n’admet aucune forme de contrôle ou de limite. Cette revendication finira par constituer la raison la plus profonde de son conflit avec l’autorité suprême de l’Église. Comme les empereurs romains, il revendiquait la faculté de créer le droit, d’être lui-même la loi vivante sur Terre.
Le soutien des municipalités
La troisième intervention est centrée sur la consolidation des relations avec les puissants seigneurs du nord de l’Italie, principalement situés en Vénétie et en Émilie-Romagne. Malgré l’opposition irréductible de Milan et des Lombards, Frédéric trouvera des partisans fidèles et de précieux alliés dans les municipalités italiennes. C’est la période ou dans chaque ville on trouve un parti soutenant l’empereur que seulement aux dernières années du règne de Frederick prendra le nom de Gibelin. Tandis que ses adversaires s’appelleront Guelphs, partisans du pape.
La réaction du pape
Le pape n’acceptait pas que le pouvoir temporel était entre les mains de Frédéric et que l’église ne devait s’occuper que de sa mission spirituelle. En 1239, le pape Grégoire IX proclame pour la première fois la croisade contre un prince chrétien. Sa stratégie était de susciter l’horreur des masses chrétiennes contre le souverain. Sous Innocent IV (1243-1254), la lutte contre l’empereur subit un tournant en faveur du pape.
Le déclin de Frédéric II
Comme déjà vécu 150 ans auparavant avec la figure charismatique de Mathilde de Toscane, l’église se concentre sur les femmes en s’appuyant sur la dévotion du public féminin à la Vierge Marie. Donc, toujours dans les années quarante, l’église se mobilise aussi pour gagner la confiance des plébéiens en luttant contre les privilèges politiques et fiscaux de la noblesse. Ce sont les choix révolutionnaires qui ont contribué au déclin de l’empire de Frédéric II.
Le crépuscule des Souabes
Malheureusement, en automne 1250, l’empereur est atteint par une violente attaque de dysenterie qui le conduit à la mort le 13 décembre 1250, à 56 ans. Son corps est emmené à Palerme où il repose dans la cathédrale, à côté de celui de sa première femme Constance d’Aragon.
De Daniel Tesfamikael
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