Les collines Euganéennes, site des Ermites et des monastères
Béatrice I d’Este, la Bienheureuse du mont Gemola, ce post trace l’histoire de cette femme noble. Dans le Nord-Est de l’Italie, il y a une zone mystique pleine de charme. C’est la région des Collines Euganéennes, un paysage parsemé d’églises, d’ermitages et de monastères. Dans la Vénétie, ce territoire d’origine volcanique fait partie de la province de Padoue. Béatrice descendait de l’illustre famille Este, qui, avant de s’installer à Ferrare, régnait sur la ville de Este et une partie du territoire de Padoue.
Béatrice I d’Este
La villa Béatrice d’Este prend son nom de la noble et soeur bénédictine qui a vécu dans ce lieu dans la première moitié du XIIIe siècle, en plein Moyen Âge. Béatrice I d’Este est née au début de la dernière décennie du XIIe siècle (1191 ou peut-être 1192). Ses parents étaient le marquis Azzo VI et sa deuxième épouse Sofia de Savoie. Elle a passé ses années de jeunesse dans les châteaux d’Este et de Calaone. Avec son beau-frère Aldobrandino, né du premier mariage de son père. Ainsi que Azzo (le futur Azzo VII) et Constance, nés du troisième et dernier mariage du marquis avec Alix de Châtillon (Alisia), fille de Renaud d’Antioche. Béatrice connaissait bien les loisirs et les privilèges de la vie de cour. Même les troubadours de cette époque la célébraient pour ses vertus et sa beauté.
La guerre entre les guelfes et les gibelins
Cependant, la première guerre entre les guelfes et les gibelins dans la région de la Vénétie bouleverse sa vie sereine. Un événement qui conduit à la mort prématurée de son père après sa défaite contre les troupes loyales à l’Empereur en 1212 à Pontalto (Vicence). Quelques mois plus tard, la famille subit un siège. Par conséquent, l’armée formée par les villes de Padoue, Vicence et Bassano cause la reddition humiliante des Este. Note importante, l’armée de cette coalition était commandée par le jeune Ezzelino da Romano. Ensuite, le frère aîné de Béatrice d’Este, Aldobrandino, qui avait succédé son père, est tué (peut-être empoisonné) en 1215. Dans la même année, sa soeur Constance meurt. En plus, les banquiers florentins prennent en otage son beau-frère Azzo, qui était mineur, jusqu’à l’année suivante. Parce que la famille leur était redevable.
La vocation
C’est aussi après ces événements douloureux que Béatrice d’Este mûrt le choix d’une vie religieuse. Tout d’abord, le détachement de la vie de cour a lieu progressivement. Jusqu’au moment où la noble se rend au monastère bénédictin de Santa Margherita, sur le mont Salarola (à Calaone). Bien sûr, avec l’aide de Giordano Forzatè, prieur de Saint Benoît de Padoue et futur évêque de la ville. Ainsi que Alberto, le prieur du monastère de Saint Jean l’Evangéliste dans la ville de Montericco. Donc, Béatrice d’Este reste à Salarola pendant un an et demi (1220-1221) sans porter des vêtements religieux. Peut-être pour éviter les réactions prévisibles de la famille. Car son choix pourrait annuler un possible mariage avec le marquis Guglielmo Malaspina.
Lettre au pontife
Le projet des noces royales du père est mentionné dans la lettre adressée au pape Innocent III. Dans laquelle Béatrice d’Este pleure la mort de son père. Il semble que la vocation religieuse de Béatrice soit née d’une première crise spirituelle due à la mort du parent. La réponse du Pontife à la femme est une référence à la pondération et à la prudence. Donc, cela expliquerait le retard de plusieurs années avant que Beatrice décide de quitter la vie de court.
Dans le monastère de Gemola
Enfin, après la réconciliation avec sa famille, Béatrice obtient de l’évêque de Padoue le monastère de Saint Jean Baptiste sur le mont Gemola. Il faut noter que ce lieu était abandonné depuis longtemps et il a été cédé au diocèse de Padoue en 1221. Ici Béatrice fonde une nouvelle communauté féminine qui adhére à la Règle de saint Benoît. Et pour ce but, elle destine tous ses biens à la reconstruction du centre monastique et de l’église.
La fondation du monastère
Le déplacement de Béatrice à Gemola a eu lieu avec une certaine solennité. Avec le prieur Forzatè, il y avait celui de Montericco, l’abbesse du monastère de Salarola, ainsi que la belle-mère Alisia. Et même l’épouse de Azzo VII, Giovanna di Puglia. A noter, Giovanna devenait la nouvelle muse d’inspiration des troubadours. Sûrement après le départ de Béatrice de la court de Calaone.
Béatrice I d’Este et les femmes nobles
Donc, elle prend les vœux et fonde la communauté. Comme résultat, cette jeune religieuse, grâce à sa renommée et à son exemple, attire une douzaine d’autres femmes nobles qui la rejoignent. Parmi elles, on trouve la Bienheureuse Giuliana des Comtes de Collalto (aujourd’hui enterrée dans une église de l’île de la Giudecca à Venise). Ainsi que Maria Enselmini, de la noble famille de Padoue à laquelle appartenait la bienheureuse Hélène Enselmini. Une lettre de 1224 que des vassaux lui avait adressée atteste sa présence au monastère.
La mort de Béatrice
Béatrice et toutes les soeurs choisissent une vie difficile de pénitence, de prière, de jeûne et de pauvreté. Il semble que les conditions d’une vie si austère, en totale clôture, minent la santé de Béatrice. Elle tombe malade de tuberculose après quelques années, elle meut sur le Mont Gemola à l’âge de 34 ans, le 10 mai 1226. Son corps vient déposé dans un sarcophage dans l’ancienne sacristie de l’église. Le lieu où aujourd’hui se trouve la petite église annexée à la villa. Donc, ces reliques restent sur le mont Gemola jusqu’à la fermeture du monastère. Qui aura lieu après l’ordre de l’évêque en 1578. Les religieuses se déplacent au monastère de Santa Sofia à Padoue. Et le sarcophage de Béatrice vient placé dans l’église adjacente, où il restera pour presque quatre siècles.
Le retour de la Bienheureuse à Este
En mai 1957, la ville d’Este accueille le retour tant attendu de la Bienheureuse. Mérite une note, Este était la ville de naissance de Béatrice I. Conservé dans un cercueil de cristal, le corps est aujourd’hui visible sur un autel dans la cathédrale d’Este.
De Daniel Tesfamikael
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