Située à l’extrême nord-ouest des Alpes, la Vallée d’Aoste borde la Suisse au nord, la France à l’ouest, le Piémont au sud et à l’est. Partie des régions italiennes du nord-ouest, culturellement c’est un territoir très varié, où l’on parle français, italien, patois (un dialecte local). Ainsi que l’ancienne langue allemande du Walser dans les vallées au pied du massif du Mont Rose. Bien que la Vallée d’Aoste soit principalement montagneuse, les paysages varient beaucoup avec le changement d’altitude. Le territoire est divisé en un fond de vallée principal et une série de vallées latérales fascinantes.

Vallée d’Aoste, une mosaïque historique

La mosaïque historique de la Vallée d’Aoste est caractérisée par le passage des Romains, des Français et de la noblesse piémontaise. Vers le 4ème siècle avant JC, on observe une première apparition dans la vallée de nouvelles populations d’origine gauloise. Mais à partir du IIe siècle avant JC, il y a les premières références à la présence des Salasses, une population d’origine ligure aux connotations celtiques.

Sous l’Empire Romain

En 143 avant JC, l’expansion de Rome arrive dans la vallée d’Aoste s’établissant en 140 avant JC avec une première victoire significative sur le peuple celtique des Salasses. Les Romains commencent à contrôler le fond de la vallée et, en 100 avant JC, fondent Eporedia (Ivrée) à la frontière sud. Malgré leur résistance, les Salasses sont définitivement vaincus en 25 avant JC et le territoire de la Vallée d’Aoste vient radicalement changé.

La fondation d’Aoste

Des milliers de colons romains, choisis parmi les vétérans des légions prétoriennes, se partagent les terrains et fondent Augusta Prætoria Salassorum (Aoste) sur le fond de la vallée. Située à la jonction des deux routes qui menaient au col du Petit et du Grand-Saint-Bernard, la ville est conçue sur la base du concept traditionnel des villes romaines. Augusta Prætoria avait un plan carré, marqué par l’intersection d’un cardo et d’un decumanus (voir centuriation), et doté d’un théâtre, d’un amphithéâtre et d’un forum central.

Les invasions barbares

Après la chute de l’Empire romain d’Occident, diverses dominations se succédent dans la région de la Vallée d’Aoste. Partant de l’Ostrogoth sous Théodoric, elle passe sous contrôle byzantin (553-563), puis Lombard entre 568 et 575. Après la défaite des Lombards, elle fait partie du royaume mérovingien de Bourgogne, plus tard unifié dans le royaume des Francs de Charlemagne. Pendant l’Empire carolingien, la Via Francigena se développe comme une route importante. C’était un itinéraire de pèlerinage du nord de l’Europe à Rome, complété par la traversée du col du Grand Saint-Bernard.

Vallée d’Aoste sous la Maison de Savoie

Après la mort du dernier empereur des Francs, la vallée d’Aoste suit d’abord le sort du royaume d’Italie, puis vers le milieu du Xe siècle ceux du royaume de Bourgogne. En 1032, il passe sous le contrôle de Humbert aux blanches-mains, fondateur de la Maison de Savoie. D’abord comme comté, puis comme duché, la vallée reste sous la Maison de Savoie jusqu’au XXe siècle, à l’exception de brèves périodes de conquête française.

La peste

En 1630, la peste provoque une énorme catastrophe dans les vallées. Les deux tiers de la population totale étaient morts. Une tragédie qui interrompt une période de paix relative en raison de la position éloignée de la région sur la scène politique européenne.

Le début de l’alpinisme

Entre la fin du XVIIIe siècle et le début du siècle suivant, les premiers voyageurs et touristes commencent à apparaître dans les hauts villages de la vallée d’Aoste, attirés au pied des montagnes par le charme romantique des sommets. L’ère de l’alpinisme était sur le point de commencer avec le développement de la conquête des sommets.

Vallée d’Aoste avec un statut spécial

En 1860, lors de la proclamation de l’unification de l’Italie, la Vallée d’Aoste est annexée à la province de Turin. Pendant la période fasciste, les traditions de la Vallée d’Aoste subissent de lourdes attaques de la part de l’État italien. Et à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la région obtient le statut spécial basé sur les principes de grande autonomie.